C’était mieux avant ? Pas si sur !

C’était mieux avant, c'est ce que ne cessent de dire dix grands papas ronchons à petite Poucette, chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités !

Et justement, Michel Serres, de l’Académie Française, natif de 1930, il y était… avant.

On voit très nettement la différence

Dans ce petit opuscule, fort sympathique, l’académicien nous met le nez dans le « comment c’était avant » et « comment c’est maintenant ». Et on voit très nettement la différence.

Il nous rappelle par exemple que la douleur n’est pas une compagne nécessaire. Avant, chez le dentiste, on ne connaissait pas tous ces anesthésiants d’aujourd'hui. On arrachait et voilà.

  • Avant les antibiotiques, on mourrait de vérole et de tuberculose comme Schubert et Maupassant.
  • Avant la sécurité sociale, les pauvres souffraient sans soins.

Voilà tout !

La notion d’hygiène était bien différente de celle d’aujourd'hui. Le coiffeur ne changeait pas fréquemment la serviette entre deux clients. La plupart des hôtels ne disposaient pas de douches. Et souvent un broc à eau servait aux ablutions matinales.

Les bienfaits des téléphones bons à tout faire…

En 1935, on mettait 8 jours depuis Marseille pour atteindre Edimbourg. On était bien loin du portable !
Du miracle du portable où un soupir et des mots d’amour traversent l’espace comme la lumière, quelle que soit la distance.

En 95 petites pages, Michel Serres claque le baigneur de Grand Papa Ronchon !

Exception faite des entrées de ville où une horreur uniforme règne,
AVANT, ce n’était pas franchement mieux ! Bien au contraire !

Alors, réjouissons nous, ne ronchonnons plus et jetons nos rétroviseurs par dessus les moulins !


C’était mieux avant !, Michel Serres, Editions Le Pommier, Paris, 2017