La retraite, on en rêve longtemps à l’avance

On en rêve longtemps à l’avance mais la retraite n’est pas forcément un jardin de roses. Plus de 4 personnes sur 5 déclarent que la sortie de la vie active a été un cap difficile à passer.

Le passage de l’enfance à l’âge adulte est marqué par une crise, parfois violente : l’adolescence. On a tous vécu cela. Quitter le monde du travail, sortir de la vie dite active est tout aussi perturbant. On dit que l'adolescence est une renaissance. L'entrée dans la retraite est, pour sûr, une nouvelle étape de la vie, une nouvelle vie qui commence. Et ça, c'est un bouleversement dans la vie d’une personne qui peut devenir traumatisant. Il est essentiel de ne pas sous-estimer les difficultés du passage à la retraite. Au contraire, il est bien préférable de chercher à anticiper les dangers et les obstacles à une retraite heureuse.

Des vacances mais pas à perpèt’

Le principal danger est d’idéaliser la retraite. Comme on ne travaille plus, on pense parfois que l'on sera tous les jours en vacances. Certes, les contraintes liées au travail disparaissent, comme lorsque l'on est en vacances. Au début, le nouveau retraité savoure cette libération !

Mais à rester chez soi quand les autres sont au travail… rapidement on commence à tourner en rond devant son écran d’ordinateur et au bout de quelques mois, on ne supporte déjà plus d’être faussement en vacances.

Donner du sens à sa vie à la retraite

Un autre danger est de ne plus être capable de donner du sens à sa vie à la retraite. Corinne a enseigné les maths toute sa vie. Elle était très angoissée au moment de quitter son lycée et ses élèves. Corinne était prof le matin ; elle était prof le soir, prof pour sa boulangère et prof aux yeux de tous. Maintenant, elle n’est plus prof. Elle dit : « A 60 ans moins 1 jour, tout va bien, on peut tenir une classe et à 60 ans + 1 jour, tout est fini, on n’est plus bonne à rien ? Ça ne tient pas la route ! » Comme tant d’autres, Corinne ne sait plus très bien qui elle est.

Plus on s’identifie à son travail, plus le passage à la retraite risque d’être difficile.

Plus on s’identifie à son travail, plus le passage à la retraite risque d’être difficile. Les femmes ne sont pas épargnées même si elles sont souvent habituées à davantage de souplesse dans leur vie professionnelle et familiale.

L’important et l’essentiel

Quand le monde du travail est derrière soi, il y a l’important et il y a l’essentiel. L’important, ce sont les compétences, la pratique professionnelle, l’expérience de vie, en somme, son cadre de référence personnel. Bien souvent, le presque-retraité a l’impression que ces choses importantes vont disparaitre… Pourtant, ce n'est qu'une impression.

L’essentiel, c’est soi : ce que l’on a envie de faire, ce que l’on a envie d’être, le style de vie que l’on a envie d’adopter. Une retraite traditionnelle à tendance hédoniste ? Une retraite de globe trotter à découvrir le monde et les gens qui le peuplent ? Une retraite active, sorte de seconde carrière ? Une retraite de patriarche ? De wonder mamie ? Il est temps d'y réfléchir.

Plus très jeune mais pas encore vieux

On parle beaucoup des retraités ces derniers temps. Ils sont 17 millions en France. Mais on parle surtout de la dépendance, des maladies comme l'Alzheimer et des maisons de retraite médicalisées. On parle peu des 930 000 personnes qui partent à la retraite chaque année… Pourtant, ces retraités débutants, contrairement aux générations précédentes, sont souvent démunis face à leur nouvelle situation.

Retraite et vieillesse ne sont plus synonymes. Nous avons gagné 20 ans de vie en bonne santé.

A l’époque de Victor Hugo, on était déjà très vieux à 60 ans. Aujourd'hui retraite et vieillesse ne sont plus synonymes. Aujourd'hui à 60 ans, la plupart des gens se sentent encore plein d'énergie. Aujourd'hui à 60 ans, on a la perspective de plus de 20 ans de vie en bonne forme de corps et d’esprit !

Cette situation est totalement nouvelle dans l’histoire de l’humanité. La retraite d'aujourd'hui ne ressemble pas à celle de nos parents et encore moins à celle de nos grands-parents. Légitimement, les futurs retraités se posent des questions : comment se donner les moyens de profiter de sa nouvelle liberté ? Comment organiser sa vie ? Quelles activités pratiquer ? Comment compenser la perte des relations de travail ?

Les 3 principales difficultés à surmonter

Pas facile tout ça ! La retraite c'est un changement de vie radical. Et le changement, c’est stressant. On sait ce que l’on perd. On ne sait pas encore ce que l’on gagne. On essaye de résister, ce qui explique que certains jeunes retraités n’aient pas envie de dire qu’ils sont à la retraite.

La retraite est généralement attendue avec impatience car elle donne l'impression que l'on sera libre de faire ce que l'on veut. Pas faux, mais pas tout à fait vrai. Car la sortie du monde des "actifs" est souvent vécue comme un choc : une perte d’identité (qui suis-je ?), un sentiment d’inutilité (la société n’a plus besoin de moi) et d’isolement social. Un vide béant qui s’ouvre et que l’on sait trop comment combler. Voilà la première difficulté.

On ne le dit pas assez : la retraite est une révolution de l’organisation du temps. Le  passage à la retraite libère le temps. Mais voilà, tout au long de la vie dite active, le travail structure le temps, organise la semaine et les vacances. Quand on prend sa retraite, les contraintes liées au travail disparaissent, on n'a plus de pilier sur lequel s'appuyer. Ça a de bons cotés mais c'est très déstabilisant. Liberté, difficile liberté disait le philosophe Levinas. Car l’envers du décor de cet océan de liberté, c’est le vide, le grand vide. Seconde difficulté : ne pas sombrer dans la dépression comme 9,8% des jeunes retraités.

Comment organiser sa nouvelle vie à la retraite sans être surbooké ?

Alors comment faire ? Comment organiser sa nouvelle vie à la retraite ? Comment organiser son temps au quotidien, chaque jour, chaque semaine ? Avec le risque d’être surbooké parce que l’on ne sait pas dire non aux sollicitations ! Voilà la troisième difficulté.

On ne devient pas quelqu'un d'autre parce que l'on prend sa retraite. On a enfin l'âge d'être soi-même. Trouver sa voie, tracer son chemin. L'idée est de se mijoter un mode de vie qui nous permette de faire des choses que l'on a envie de faire et qui nous font plaisir. Et parfois ne rien faire…

Pour voir fleurir les roses, il faut d’abord planter les rosiers ! Une retraite épanouie c’est possible, mais ça se prépare. C'est justement le propos de Boom Génération : aider les futurs retraités à prendre leur vie en mains pour une retraite épanouie.

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